Nos compagnons à quatre pattes ont une empreinte écologique aussi grande que celle d'une voiture !
A méditer en ces temps de crise climatique .
Contre toute raison , il me prend parfois l'envie d'accueillir dans mon appartement parisien un animal domestique .
Mais entre chien et chat , comment choisir quand on aime l'un et l'autre ? En m'arrêtant par hasard devant la couverture d'un récent numéro du New Scientist , j'ai pensé tenir enfin la réponse. Ce magazine réputé , à l'humour tout britanique , a organisé dans ses colonnes un match singulier : " The Great Pet Showdown " ( la grande confrontation des animaux de compagnie ) . Dressant la liste des recherches existantes sur les comportements et les capacités des deux espèces , il les a fait concourir dans onze catégories .Score final : Médor 6 , Félix 5 .Le chien l'emporte , mais d'un poil .Pas de quoi fouetter un chat .Ni m'aider dans ma décision.D'autant qu'à détailler les aptitudes retenues pour cette compétition , le doute me gagne : l'attachement à l'homme , la compréhension de ses mots et gestes sont , certes , des paramètres importants , mais choisirais-je vraiment un ami à quatre pattes pour le poids de son cerveau , ses capacités à résoudre des problèmes ou son répertoire vocal ?
A y regarder de plus près , j'ai tout de même trouvé un moyen de trancher : la pression exercée sur la nature par les chiens et les chats - autrement dit , leur empreinte écologique . Celle ci se fonde , entre autres , sur la surface productive nécessaire à un individu ( ou une population , une ville , un pays ) pour répondre à sa consommation de ressources . Elle se mesure en hectares : plus le terrain est grand , plus la pollution est forte . Un jeu auquel les chiens , compte tenu de leur taille , l'emportent haut la main . Ainsi que l'ont calculé deux architectes spécialisés dans le développement durable , Brenda et Robert Vale ( université Victoria de Wellington , Nouvelle Zélande ) , l'alimentation d'un chien de taille moyenne , à raison de 164 kg de viande et 95 kg de céréales par an , nécessite 0,84 hectares . Soit , rapporté à la production d'énergie , deux fois plus qu'une Toyota Land Cruiser roulant 10 000 kms par an !
Petit chien , gros pollueur
Les Vale sont catégoriques : même le plus petit des chihuahuas ( 0,28ha ) reste plus gros consommateur d'énergie qu'un chat ( 0,15ha ).
En ces temps de crise climatique , voilà donc un excellent argument , après celui attribué à Jean Cocteau ( " Si je préfère les chats aux chiens , c'est parcequ'il n'y a pas de chat policier " ) , en faveur de notre félin ......
Ce qui n'empêche pas ce fin gourmet de polluer la planète autant qu'une Golf !
A ce compte là , je ferais mieux encore de m'offrir un hamster ( 0,014 ha ) . Ou une petite voiture .
vincent@lemonde.fr